Durant les deux week-ends du 25 au 27 Janvier et du 1er au 3 Février 2019, Bioware a finalement ouvert les serveurs d’Anthem à un plus large public. Les joueurs ont alors eu l’occasion de juger de son potentiel et de l’expérience vidéoludique que les développeurs de Mass Effect et Dragon Age souhaitent offrir avec ce nouveau jeu de rôle d’action et de coopération.
Pour ce faire, les joueurs ont eu accès à un pan du contenu du jeu, dont deux Javelins (le Commando, dès le niv. 10, puis un second Javelin de leur choix à partir du niveau 12); 3 missions liées à l’Histoire principale; Une Forteresse (que l’on peut considérer comme un donjon) et un mode libre afin d’explorer les 2 régions avoisinantes de Fort Tarsis, le bastion de l’espèce humaine.
SOUCIS TECHNIQUES
Le premier week-end était principalement réservé aux personnes ayant précommandé Anthem ou étant abonnés au service EA Accès (XBox) ou Origin Access (Windows). Ceux-ci obtenaient également des codes supplémentaires afin d’inviter leurs amis.
Techniquement, le jeu était à la ramasse. Pour une démo, on s’attendait à avoir une expérience proche de la version finale. Étant donné que ce type de version sert à vendre et promouvoir le jeu. Mais EA et Bioware s’étaient mal préparés pour un tel événement commercial.
La stabilité des serveurs n’a donc pas tenu ses promesses. Anthem ayant connu des soucis de connexion, de déconnexion et de chargements interminables à répétition sur les 3 plateformes. À cela, des bugs de compétences, de texture et de l’interface. Certains joueurs n’ont même pas pu y jouer durant tout le week-end malgré les tentatives de EA de résoudre lesdits problèmes.
Les Devs ont donc travaillé assidûment durant toute une semaine afin que la démo ouverte (à tous) puisse être d’un meilleur acabit que la session précédente. À ce niveau, les résultats ont été un peu plus encourageants. On a vu un réel effort de s’amender des difficultés connus auparavant. Les joueurs de la démo VIP ont même eu accès à tous les 4 Javelins pour le dernier week-end de découverte.
Ceci dit, les chargements interminables et les déconnexions étaient encore présents. À une fréquence beaucoup plus faible, bien entendu. Ce qui a permis à un maximum de joueurs de profiter d’Anthem, malgré tout.
LE SQUELETTE D’UN POTENTIEL
Si l’on met de côté les différents ennuis techniques rencontrés et que l’on évalue Anthem en tant que jeu-vidéo, on peut alors se poser la question suivante : “Anthem est-il amusant ? Me suis-je amusé durant ces deux week-ends ?”. Question logique étant donné que c’est le but de tout médium de divertissement. Eh bien, la réponse est simple : Oui, je me suis amusé. Beaucoup. Et tout particulièrement durant les phases de vol en plein air.
Pour vous situer, votre personnage est un freelancer, spécialisé dans l’exécution de contrats proposés par les citadins de Fort Tarsis. Pour accomplir ses différentes missions, il pilote des exosquelettes appelés Javelins. Durant la démo, votre personnage débutait donc au niveau 10 avec le Commando (Ranger, en anglais). Durant sa progression, il lui était possible de déverrouiller un second de son choix dès le niveau 12, parmi les 3 autres que sont le Colosse, l’Intercepteur et le Tempête.
Je vous donnerai plus de détails sur les Javelins lors de la sortie du jeu étant donné que je prévois de le tester entièrement.
En attendant, sachez que la partie la plus divertissante dans Anthem réside dans la capacité de vos Javelins à voler dans les airs. Tel Iron-Man, vous pouvez parcourir de longue distance si vous réussissez à refroidir votre réacteur en survolant les zones d’eau qui enrichissent la végétation du monde dans lequel évolue votre personnage.
Bien que le contrôle du Javelin ait été pensé pour une jouabilité à la manette, la maniabilité du vol au clavier-souris reste agréable si l’on prend soin d’effectuer quelques réglages au niveau des différentes sensibilités.
Vu l’expérience du studio et leur éditeur (Electronic Arts), je m’attendais à un gameplay riche et solide. Malheureusement, Bioware s’est contenté du stricte minimum dans le secteur “Jeu de tir”. Les mécanismes de base sont présents: visée, zoom et attaque de mêlée. Mais, votre personnage ne peut ni s’accroupir, ni s’allonger, ni glisser sur le sol, ni changer d’armes une fois en mission. Le mécanisme de couverture n’est pas non plus présent. Le gunplay est décent, sans être remarquable.
Je ne me souviens pas avoir ressentir de recul sur les différentes armes essayées. Et quand j’ai posé la question à des amis, ils m’ont tous rigolé au nez.
Par-contre, les effets sonores des armes sont au point, même si un bug de superposition audio met sous silence les impacts des balles (et des pouvoirs) quand vous êtes plusieurs à tirer en même temps (alliés et ennemis).
Si l’on considère qu’Anthem n’est pas du tout un jeu de tir (contrairement à ce qui est dit ici et là), on peut comprendre les lacunes de son gameplay à ce niveau.
Pour compenser, chaque Javelin possède une mobilité hors-pair et des pouvoirs uniques et variés qu’il vous est conseillé de combiner avec ceux de vos alliés afin d’infliger le plus de dégâts possibles grâce aux statuts et effets divers qu’elles provoquent.
Par exemple, la compétence ultime de Tempête lui offre un enchaînement d’attaques élémentaires (glace, feu et foudre) qui donnera l’opportunité à l’Intercepteur de charger sur les ennemis gelés avec “Frappe Spectrale”, puis d’utiliser son attaque ultime “Lames Assassins” durant laquelle ses attaques de mêlée deviennent multiples et puissantes.
Ne vous méprenez pas. En matière d’action pure, Anthem devrait contacter pas mal de monde vu les possibilités aériennes, les enchaînements armes + compétences + attaques au corps-à-corps, ajoutés à de superbes effets visuels et sonores.
Volez dans les airs, puis descendre en vitesse accélérée pour atterrir sur la gueule des ennemis avec une attaque de mêlée, ça n’a pas de prix. Enfin… si… le prix du jeu 🙂
Parmi les Javelins testés, mon préféré est l’Intercepteur. Un javelin kunoichi (femme ninja) qui possède tous les atouts que l’on peut attendre d’une guerrière de l’ombre : agilité, rapidité, utilisation de shurikens. Tout ce qui lui manque est la possibilité de se fondre dans l’ombre afin de s’échapper en cas de danger ou de contourner les lignes ennemies pour mieux les surprendre.
Vous le savez, un jeu de rôle ne se repose pas que sur son gameplay. Il doit aussi offrir d’autres activités de “combat” et de “hors combat” afin que l’ensemble soit nettement plus riche et motivant. Malheureusement, la démo ne nous a pas permis d’en savoir plus sur l’Univers d’Anthem.
Pour l’instant, elle nous a montré la présence de forteresse (donjons) et de missions d’histoire (répétables) et d’invasions éventuelles (en mode “free play”). L’exploration en monde ouvert a quelques bénéfices (récolte de ressources) et quelques combats aléatoires. Mais, cette activité n’est pas assez riche et variée pour y passer autant de temps.
Étant limitée durant la session, il était difficile de savoir la pertinence du crafting.
Et pour l’Histoire principale et les personnages, on en a vu très peu. Mais, étant donné que c’est Bioware, on peut se dire ces aspects seront assez consistants. J’ai tout de même croisé un barman fort sympathique que j’espère voir plus régulièrement dans la progression de l’Histoire.
Graphiquement, Anthem est superbe. Les effets de lumière, les éléments aquatiques, les détails des Javelins, le Cie, les étendues de la Nature. Ce qui rend encore plus plaisant les sessions de vol en plein air. Elles permettent d’apprécier la beauté de tout l’ensemble. Le moteur Frosbyte est vraiment mis en valeur sur ce point.
CONCLUSION
Généralement, lors d’une démo, les Devs vous offrent un plat d’entrée complet laissant votre imagination déborder sur ce que le plat de résistance pourrait donner. Et ce, sans compter sur le dessert. C’est ce qui a été le cas avec Resident Evil 2 Remastered.
Anthem, pour sa part, m’a laissé sur ma faim. Car le plat d’entrée qui m’a été servi était partielle. Et le service était à désirer. Et le plus frustrant est que ledit plat ne semble pas du tout identique avec ce qui sera servi à la sortie du jeu.
Au vu de la démo, je ne sais donc pas ce qui nous attend réellement dans la version finale. Ce qui a pour effet de me rendre encore plus curieux, paradoxalement.
Bioware est un de mes studios préférés, grâce à la série de jeux Dragon Age et Mass Effect. Je testerai donc Anthem de long en large afin de découvrir ce qu’il a réellement dans le ventre.